Mes vies parallèles

Mes vies parallèles

De Julien Leschiera – éditions Le Dilettante – 25€00

Résumé de l’éditeur 

L’avis du libraire 

Couverture Mes vies parallèles

Naître ou ne pas naître, telle est l’unique question. Certains trépignent dans la coulisse, avides de couper le cordon, de bondir en scène, d’y camper un personnage, d’autres se demandent bien pourquoi, pourquoi on devrait s’arracher au farniente amniotique, encoconnés qu’ils sont dans le ventre maternel comme au cœur d’un doux hamac. Tel est notre anti-héros, le futur Charles Dubois, qui déplore plus que tout qu’il y ait une fin à la délectable somnolence fœtale.

Une nostalgie patente dès « son expulsion vers le monde » où il offre l’apparence non pas d’un baby démangé de vitalité, mais d’un » tas de gelée », un avorton amorphe qui, dès l’origine, fait tache dans une famille vouée au culte de l’effort et de la responsabilité. Tôt orphelin d’un général de père tué dans une accident de friteuse, pris dans l’impitoyable étau formé par une mère anxieuse et le volontarisme crispant d’une sœur musicienne, il est d’abord confié à la gutturale férule de Margrit l’Autrichienne qui échoue à viriliser ce garçonnet. Maillon mou de la chaîne sociale, il consterne comme il respire et sa scolarité s’avère un chemin de croix ponctué d’humiliations carnavalesques et de naufrages sentimentaux.

Néanmoins, stratégie secrète et soupape mentale, Charles s’en sort en cultivant l’art des univers parallèles, se téléportant dans des mondes imaginaires qui assouvissent ses désirs fondamentaux : s’abstraire et se distraire. Marathonien de l’inappétence grandiose, oisif de droit divin, mais tenu d’assumer des rôles factices, on l’accompagnera néanmoins à l’université, à l’armée, d’emplois précaires en vocations passagères, seul, en famille ou soumis au parasitage inévitable d’un collègue. À tous, il n’oppose que sa flottaison molle dans un océan de lymphe. Frère des Bartleby ou des Oblomov, Charles Dubois, lecteur de Pessoa qui lui apprend »la dissidence envers la vie », incarne au mieux cette sentence d’Henri Michaux : »Ne faites pas les fiers. Respirer, c’est déjà être consentant ». Le miracle est que, de cette vie monologuée avec une minutie distanciée, se dégagent un humour colossal et une mélancolie bouleversante.

Dense mais fluide, inventif et rythmé, ce premier roman en contrepied de nos vies est exaltant ! Vous allez être happé par cette comédie de la désillusion et de son personnage à l’oisiveté frénétique !

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